21 : Jeux

La douche me permet de me purifier du comportement abject d’Arnaud. Je le sors de mes pensées comme la mousse glisse sur ma peau. Comme à mon habitude, la musique accompagne mes ablutions. Je chantonne et me trémousse en rythme tandis que la petite pièce se remplit de buée et de parfums. Je prends le temps de me sécher et enfile nuisette et déshabillé en satin avant de sortir.

Je te retrouve dans ma cuisine, occupé à préparer le repas. Tu es silencieux et concentré. Puis, tu lèves les yeux en entendant mes pas et un grand sourire illumine ton visage.

-Heureusement que je ne coupais pas de légumes… J’aurais pu y laisser un doigt.

Tu me regardes approcher, les yeux brillants.

-Je suis donc moche à ce point ?

-Oh non, ma Dame, bien au contraire !

Nous mangeons paisiblement. Tu me racontes ta soirée, je te raconte un peu mon séjour. Non, décidément, je ne vais pas gâcher l’ambiance en évoquant la pathétique tentative de mon boss. Il n’en vaut pas la peine. Tu as ôté tes chaussures et je sens ton pied nu se glisser discrètement sous le mien. Mon déshabillé masque complètement ce que je porte en dessous. Je te sens intrigué. Tes yeux papillonnent le tissus. Puis vient le temps du dessert.

-Laisse-le dans le frigo, David. J’ai une bien meilleure idée.

Tu m’observes, un sourire se dessinant peu à peu sur tes lèvres.

-Vraiment, ma Dame ?

Je me lève, te prends la main et te guide vers la chambre. Mes doigts s’attaquent bien vite aux boutons de ton jean. Je te sens réagir à travers le tissu. Un soupir d’aise s’échappe de tes lèvres comme je libère ton membre déjà droit. Tu ne te fais pas prier pour retirer ta chemise et ton t-shirt. Je te bande les yeux et t’abandonne un moment sur le lit, nu et offert. Lorsque je reviens avec mon bol plein de glaçons, je te trouve occupé à te caresser distraitement. Ta main s’arrête sitôt que tu perçois ma présence. Tu bredouilles des excuses. J’ôte mon déshabillé. Tu es attentif au moindre son et le froissement du satin éveille ton attention.

-Ma Dame, vous me torturez…

Mais ta voix, emplie de désir, me révèle à quel point tu aimes cette douce tourmente. Je ne dis rien et m’installe près de toi.  Tes mains me trouvent et caressent ma dentelle, la peau de mes jambes, de mes fesses. Elles s’aventurent sur mes seins, ronds et doux, derrière l’étoffe ajourée. Je me penche sur tes lèvres, m’arrête à quelques millimètres d’elles, joueuse. Tu tends ton visage vers moi. Je t’embrasse longuement, ma main tenant ton menton. Je repousse doucement ta tête contre l’oreiller. Puis je commence à parsemer ta peau de piquants baisers. D’abord le long de ton cou, ma langue glisse sur ta chair, puis viennent les baisers, légers comme des papillons. Le cortège descend sur ton torse, faisant escale sur chaque téton. Ton corps réagit, les mots te manquent, te voilà soupirs et désir. L’érection qui se dresse bientôt ne fait que confirmer ton état. Avec un sourire que tu ne vois pas, je continue ma descente, ma langue d’abord, puis mes baisers te butinent, toujours plus au sud. La peau douce de ton intimité m’accueille avec des frémissements. Je te sens durcir dans ma bouche et j’entends le regret lorsque mes lèvres te quittent après ce trop court hommage.

-Ma Dame, pitié, ne me laissez pas comme ça…

J’ai disparu de tes radars. Mais le jeu n’est pas fini, loin de là. Dragon de feu, dragon de glace… Lorsque le premier glaçon touche ta peau, tu hoquettes de surprise. Tu ne t’attendais visiblement pas à ça. La morsure du froid doit être particulière sur ta peau brûlante. A son tour, il parcourt ton corps, de ton cou à ton intimité, lentement. Délicieuse torture qui ne te refroidit pas. Loin s’en faut. Avec une lenteur calculée, je passe le cube de glace sur cette verge tendue qui ne mollit pas, puis sur tes bourses. Tu écartes tes jambes, t’offrant plus encore à ce délice inédit. Et le dragon de feu remplace à son tour le dragon de glace. A plusieurs reprises, ils vont et viennent, te laissant pantelant, sans mot, ton plaisir s’échappant seulement en gémissements. Ton désir embrase le mien. Te voir ainsi est terriblement érotique. Je pose mon bol sur la table de nuit et m’empare du fin préservatif. Te le mettre ne pose aucun problème tant ton membre est tendu. Lorsque je te chevauche, je t’enlève ton bandeau. Le feu qui habite tes yeux fait écho à celui qui embrase mes reins.

-Plus vous me tourmentez, plus je veux rester près de vous, ma Dame.

Je te souris, sans cesser de bouger. Notre étreinte est passionnée, comme si nos corps se retrouvaient après une longue séparation. Tu tiens aussi longtemps que tu peux, mais ces douces tortures ont entamé ta résistance. Comme je me penche sur toi pour te délivrer, ta langue titille à son tour mes tétons. Je me ravise et embrasse ton cou. Lentement, ma langue glisse sur ta peau. Tes mains me caressent les seins, les flancs, les fesses. Ta respiration accélère, tu m’incites à bouger plus vite. Joueuse, je m’immobilise.

-Ooh non, ma Dame… Ne vous arrêtez pas…

Sans répondre, je fais jouer ces muscles internes que tu as appris à aimer. Un oh ! de surprise se peint sur tes lèvres. Puis je recommence à bouger, je prends mon temps. Je veux profiter de toi aussi longtemps que possible. Tu ne sembles pas non plus pressé que nos ébats s’achèvent. Pourtant les meilleures choses ont une fin… Dans un souffle, tu me demandes ta libération. Avec un baiser, je te l’accorde. Je te sens te cabrer en moi comme tu remplis le préservatif. Après un moment d’immobilité, tu te retires doucement. Tu disparais dans la salle de bain le temps de jeter la capote. Je reste alanguie sur le lit. Oui, tu m’as manquée. Je te regarde revenir au lit, mes marques encore bien visibles sur ta peau. Tu t’allonges près de moi, te redresse sur un coude pour m’observer un moment en silence.

-Vous m’avez beaucoup manqué, ma Dame.

Je me redresse à mon tour sur un coude. Ma main sur ta nuque t’attire vers moi pour t’embrasser. A nouveau, nos langues se caressent.

-Toi aussi, tu m’as manquée.

-Maintenant, je sais où est ma place.

Je te regarde, surprise. Tu me souris, les yeux brillants. Puis tu prends ma main et la place sur ton intimité. Tes doigts se referment sur les miens, m’incitant à serrer. Je serre donc jusqu’à ce que tu soupires d’aise.

-Où est ta place, David ?

-Là, ma Dame. Ma place est là.

 

Baisers sucrés…

 

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